Comprendre les enjeux économiques territoriaux du GAL Via Domitia

L’avenir s’écrit ensemble au sein du territoire rural et avec les forces vives du Grand Narbonne et de La Domitienne !

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Définition du territoire rural du GAL Via Domitia

Le périmètre du GAL Via Domitia s’étend sur les territoires de la Communauté de Communes de La Domitienne et la Communauté d’Agglomération du Grand Narbonne.

Son territoire se distingue entre une partie Sud, marquée par le relief des Corbières, et une partie Nord et Est, littoral, plaine et basse vallée de l’Aude et premiers contreforts du Minervois. Narbonne, ville centre de ce territoire est le lieu de convergence de civilisations depuis plus de 2 000 ans et dispose des atouts d’un centre urbain chargé d’histoire. Fille de la Méditerranée, elle a une place stratégique dans l’intermodalité du Sud de la France, reliant l’Europe du Nord et du Sud, la Méditerranée et l’Atlantique. La commune de Narbonne étant considérée comme urbaine, elle n’est pas éligible au Programme.

Le territoire d’intervention comporte 44 communes dans lesquelles résident 104 825 habitants avec une densité de 101 habitants au km². Il est caractérisé par une grande homogénéité dans les problématiques de sa ruralité :

  • Sa proximité avec le littoral en fait un espace fragile, attractif avec de grandes pressions démographiques ;
  • Sa ruralité est à l’interstice de deux villes moyennes et au carrefour des 3 métropoles régionales (Toulouse, Montpellier, Perpignan) ;
  • C’est un territoire à l’économie fragile, marqué par le tourisme et sa saisonnalité, l’agriculture et sa reconversion en cours et le développement des filières d’avenir et stratégiques liées aux énergies renouvelables ;
  • Le territoire est marqué économiquement par l’absence de grandes entreprises privées mais une multiplicité de très petites organisations locales.

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Un espace littoral aux ressources et au patrimoine paysager remarquable mais soumis à de fortes pressions

Le territoire bénéficie d’un patrimoine remarquable. Il est internationalement reconnu pour son patrimoine historique et archéologique. Depuis des milliers d’années, le couloir qui lie l’Espagne et l’Italie s’est matérialisé par des voies de circulations cruciales pour les civilisations méditerranéennes, d’abord par la voie Héracléenne, suivi par l’antique Via Domitia. Ce patrimoine s’est étoffé au cours des siècles par des réalisations de grande valeur (sites archéologiques, abbayes, canaux…).

Ce patrimoine humain remarquable est complété par un patrimoine naturel exceptionnel. La frange littorale du territoire est un espace contraint, à la fois fragile et convoité avec un système d’étangs et de lagunes où un écosystème riche favorise le développement d’une biodiversité mais également les activités humaines (activités industrielles et maritimes, activités de pêche, salins, ostréicoles et conchylicoles, terroir de vignes, tourisme balnéaire, activités de glisse). Le territoire bénéficie également d’une grande diversité paysagère. Il est caractérisé par un paysage viticole ainsi que des zones sèches de garrigue méditerranéenne et des zones urbanisées autour des grands bassins de vie. La rivière Aude est le lien géographique et physique entre les 2 collectivités partenaires. Le territoire bénéficie également d’un fort potentiel naturel, profitant d’un ensoleillement et de vent importants.

Néanmoins, le territoire est vulnérable au changement climatique et ses ressources naturelles en sont impactées et limitées. Les épisodes de sécheresse se multiplient, combiné aux effets de la montée des eaux et de la salinisation des eaux utilisables pour l’agriculture, en résulte de forts conflits d’usage en ce qui concerne la ressource en eau, d’autant que la forte saisonnalité du territoire implique des usages accrus en été. Les épisodes d’inondation caractérisent également le territoire.

Un territoire attractif et dynamique

Le territoire est marqué par une vitalité démographique portée par un solde migratoire positif : le territoire attire une population principalement constituée de trentenaires et de quadragénaires, dont une part importante avec des enfants de moins de 15 ans, ainsi que des retraités ou pré-retraités.

Le dynamisme démographique est cependant modéré par une tendance au vieillissement de la population un solde migratoire négatif pour les 18-30 ans, notamment du fait d’une offre de formation insuffisante sur le territoire. En 2018 pour le Grand Narbonne + de 30% de la population du territoire a plus de 60 ans, 19,5% pour La Domitienne. Les partants sont également jeunes et si le solde migratoire est positif pour la plupart des âges, il est négatif pour les 18-30 ans. Pourtant, le territoire compte une forte proportion de jeunes (la plus importante du Département pour le Grand Narbonne et concernant La Domitienne, 1 habitant sur 4 à moins de 20 ans).

Il en résulte que la population active est essentiellement composée d’employés et d’ouvriers. Elle est marquée par un chômage important : on note un déficit de la population des cadres et des professions supérieures ainsi que de professions intermédiaires au regard des proportions régionales et nationales. Le territoire et les périmètres alentours sont marqués par un seuil de pauvreté important, plus élevé qu’à l’échelle nationale.

Même si le solde migratoire est positif en raison d’une certaine partie de la population, l’accueil croissant engendre des conséquences pour le territoire, en matière d’urbanisme et d’aménagement.

Pour faire face à ce solde migratoire positif, conserver la partie de la population la plus jeune et faciliter l’accès à l’ensemble des services du territoire pour tous et toutes, le tout en limitant les impacts négatifs sur le foncier et l’environnement nécessite notamment de mettre en place des politiques résidentielles adéquates, notamment :

  • Développer un système de mobilité adéquat
  • Développer une offre de logements adaptée à la typologie des ménages et aux besoins différenciés suivant les espaces du territoire

Emplois et innovation économique territoriale

Le territoire est dynamisé par la création d’entreprises et une multiplicité de très petites entreprises locales. Le territoire, malgré les freins démographiques, est en ce sens résilient. Il est aussi attractif pour l’implantation d’entreprises avec des guichets uniques d’accompagnement au sein des deux EPCI.

L’agriculture demeure un secteur d’activité majeur tant par la dynamique de ses acteurs que par le potentiel de diversification de ses filières et de ses productions (viticulture, ostréiculture, oléiculture, arboriculture, activités liées aux salins …). Le développement de l’activité agricole a vocation à être encouragée en soutenant notamment l’installation et la transmission d’installations innovantes et participatives qui favorisent les dynamiques collectives et ce, dans un environnement foncier extrêmement contraint. Les activités liées à la mer, aux étangs et aux lagunes représentent un potentiel économique important.

Le territoire est constitué en espaces de proximité avec de fortes identités. Il bénéficie d’un fort potentiel en local, qu’il cherche à valoriser depuis plusieurs décennies, marqué par de nombreux produits labellisés (SIQO). Si la filière la plus représentée est celle du vin, de nombreuses filières locales ont leur rôle à jouer dans l’économie rurale. En termes de développement économique, le périmètre est aussi marqué par le déploiement de filières innovantes et d’implantation de nouvelles activités productives, notamment dans les domaines de l’industrie agroalimentaire, de la filière viticole et vinicole, des écotechnologies, du recyclage et de la valorisation des déchets, des mobilités durables, du développement de l’hydrogène et le soutien d’une niche économique autour des activités liées à la glisse et au vent.

Par ailleurs, en raison de sa forte saisonnalité, le territoire est plus vulnérable en haute saison mais cette saisonnalité impacte également le territoire sur le reste de l’année (concentration géographique et temporelle de l’offre culturelle, difficulté d’accès au logement…).

La part des femmes dans l’emploi sur le territoire est moindre en comparaison à la part d’hommes. Les contrats sont également plus précaires, avec un taux de contrats à temps partiel plus élevé chez les femmes. De même qu’on note une faible proportion de cheffes d’entreprise sur le territoire.

Si favoriser l’accueil de nouvelles entreprises représente un objectif majeur, il s’avère désormais indispensable d’appréhender cet enjeu de façon durable notamment via une maîtrise des consommations foncières, la recherche d’une bonne intégration paysagère et des potentialités de développement des énergies renouvelables, ainsi qu’un développement d’une économie sociale et solidaire.

La ruralité, une définition du territoire en transition

Le périmètre du GAL connait donc de véritables atouts : diversité paysagère et sites emblématiques, patrimoine culturel riche, développement de politiques structurées pour la qualité de vie ou encore potentiel de développement de filières innovantes et d’entreprises dans divers secteurs (commerce, agriculture et alimentaire, énergie…).

L’ensemble de ces atouts en font un territoire attractif soumis à de fortes pressions démographiques et économiques. La conciliation du développement et des activités humaines avec le maillage écologique est un réel enjeu pour minimiser les impacts sur les milieux. Qu’elles soient issues de la population, du tissu associatif, d’entreprises ou des pouvoirs publics, de nombreuses mutations sont en cours sur le territoire pour répondre à cet enjeu.

En ce qui concerne les mutations sociales, les modes de vie évoluent. Elles concernent notamment :

  • Les modes de travail qui se dématérialisent
  • Les façons d’habiter et de se déplacer, en pleines mutations
  • Les entreprises du territoire, engagées dans la transition sociale et écologique
  • La production d’énergie, en recherche de conversion
  • Le territoire, en recherche d’autonomie

CARTE DU TERRITOIRE DU GAL

Une stratégie de développement économique rural en deux axes

Ainsi, la finalité de la stratégie est d’accompagner les transitions écologiques et sociales au sein d’un territoire rural par les nouvelles pratiques et la collaboration.

Le territoire œuvrera à cette transition à travers deux axes principaux :

Soutenir les acteurs dans des pratiques vertueuses, centrées sur le local et mutualisées

Ce premier axe, décliné en trois actions et 11 objectifs opérationnels, a pour but d’accompagner les acteurs du territoire dans leur transition individuelle ou collective. Il visera donc à :

  • Soutenir la transition des entreprises, associations et collectivités dans leurs mutations diverses vers la transition écologique et énergétique (aménagements et investissements durables, soutien aux changements de pratiques…)
  • Favoriser la valorisation des ressources locales du territoire pour tendre vers une autonomie du territoire et capter de la plus-value. Ces ressources peuvent être tant agricoles et alimentaires que foncières, issues de la valorisation des déchets ou encore patrimoniales et culturelles.
  • Agir par mutualisation et collaboration pour consolider les transitions économiques, citoyennes et institutionnelles. La transition écologique et énergétique du territoire est ici travaillée au moyen de projets d’intelligence collective avec un mot d’ordre donné à la collaboration, la mutualisation matérielle et de moyens.

Le tissu économique est dense et composé de petites entreprises avec des ressources financières limitées pour s’adapter face aux enjeux de transition écologique et énergétique. Des filières spécifiques émergent, dans le secteur de l’économie circulaire ou encore des filières agricoles et alimentaires de proximité, avec un maillage d’entreprises, d’associations, d’institutions publiques qui travaillent en réseau pour le développement du territoire.

Accompagner les mutations sociales pour agir sur la qualité de vie

Le deuxième axe principal concerne les conditions de vie en milieu rural.

Il a pour but de répondre aux enjeux suivants :

  • Lutter contre la précarité énergétique
  • Accompagner les initiatives en faveur de l’inclusion sur le territoire
  • Retenir et aider au retour des jeunes sur le territoire
  • Contribuer aux actions de solidarité et de résilience alimentaire
  • Améliorer les conditions de mobilité douce au quotidien

Cet axe a donc pour objectif d’assurer un accueil de qualité sur le territoire, notamment grâce à des politiques publiques adaptées en matière d’urbanisme, d’aménagement et d’alimentation.

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