Massif de la Clape

Le massif karstique de La Clape est constitué d’un ensemble de collines séparées par des vallons souvent encaissés et bordés d’escarpements rocheux originaux qui accueillent, outre une avifaune rupestre intéressante, des cavités hébergeant des populations de chauves-souris.

Ses qualités écologiques remarquables lui ont permis d’intégrer le réseau Natura 2000 au titre des deux directives européennes puisque des enjeux de conservation concernent la Directive « Habitat, Faune, Flore » mais également la Directive « Oiseaux ».

L’intérêt majeur du site tient dans ses milieux rupestres (milieux rocheux) avec des associations végétales caractéristiques et riches. C’est dans cet habitat naturel que se développe la Centaurée de la Clape (Centaurea corymbosa), espèce endémique très rare et localisée à cet unique massif et que se reproduisent des espèces avifaunistiques particulièrement remarquables : Aigle de Bonelli (seulement une trentaine de couples en France) et le Grand-Duc d’Europe. Enfin, le massif est reconnu pour les nombreuses espèces de chauves-souris qu’il abrite (18 espèces parmi les 29 espèces présentes en région). La grotte des Auzils est particulièrement fréquentée par plusieurs espèces dont le Minioptère de Schreibers ou le Murin de Capaccini).

D’autres habitats présentent également un grand intérêt, les milieux ouverts (garrigues à romarin, juniperaies et pelouses) d’une manière générale, mais aussi les pinèdes gruissanaises pour lesquelles un riche cortège floristique d’espèces thermophiles les accompagne. En pied de falaises exposées au sud, on trouve des formations de dunes en bon état de conservation et très riche sur le plan de la flore patrimoniale.

L’alouette lulu, la Fauvette pitchou, l’Engoulevent d’Europe, le Rollier et le Bruant ortolan nichent également dans le massif.

D’autres espèces sont également régulièrement observées en passage en effectifs importants : les cigognes blanches (Ciconia ciconia), cigognes noires (Ciconia niger), et guêpiers d’Europe (Merops apiaster).

Où en est-on?

Le Document d’objectifs du massif de la Clape a été élaboré par le Parc avec les différents acteurs du site, validé à l’unanimité le 20 mars 2012 et est aujourd’hui dans sa phase de mise en oeuvre

Une signature collective de la charte Natura 2000 a eu lieu le 12 novembre 2012 à la bergerie de Camplazens, en présence de Madame la Sous-préfète de Narbonne, qui a recueilli les engagements de 46 volontaires (communes, propriétaires, usagers, gestionnaires…) désirant marquer leur implication dans la préservation de la biodiversité exceptionnelle du massif.

Depuis 2013, 19 exploitations viticoles se sont engagées dans des mesures agro-environnementales, (Aide de l’Etat et l’Europe) et ont ainsi supprimer les herbicides dans le vignoble.

  • La mise en défens des populations de chiroptères présentes dans la grotte de Notre-Dame-des-Auzils devrait être réalisée en 2019 par le Conservatoire du Littoral grâce à un contrat Natura 2000 (Aides de l’Europe et de l’Etat) une fois que les différents partenaires auront trouvé un consensus sur l’intégration paysagère de la grille à mettre en place dans ce site classé.

Un plan d’action Chiroptères est en train d’être mis en place sur l’ensemble du massif. Il aura pour vocation la protection et le maintien des colonies de chiroptères dans le massif de la Clape. Il permettra aussi de les valoriser, dans le cadre du GIEE de la Clape, grâce à leur rôle de prédatrices d’insectes (Vers de grappes, Chriptoblabès etc.) dans les vignes. En effet, des nichoirs à Chiroptères vont être installés chez de nombreux viticulteurs de ce GIEE.

  • L’expérimentation du renforcement des populations de Centaurées de la Clape se terminera en 2021. Grâce à la création d’une pépinière de Centaurée avec les scientifiques, une multitude de graines pourront être replantées en milieu naturel.

Les études de l’équipe de recherche à l’ISEM constatent actuellement un déclin accéléré des populations sur le massif de la Clape, pouvant alors laisser craindre à une extinction à court terme, de l’ordre de cinquante ans de la Centaurée de la Clape. Parmi les causes de ce déclin, on trouve la compétition avec d’autres espèces, la fermeture des milieux dans le massif et les événements de sécheresse répétées. Néanmoins, cette année, un test de germination réalisé par l’ISEM, sur des graines ayant subi le même traitement que celles utilisées lors du semis cette année, a obtenu 100 % de germination. Si le facteur pluie est au rendez-vous, ceci est de bonne augure pour les populations de cette année.

  • Suite à la réalisation d’un plan de gestion pastorale (dont l’objectif est de redéployer une activité pastorale afin de répondre à l’ensemble des enjeux du site), deux troupeaux sont aujourd’hui présents sur le site. L’un à Fleury d’Aude (projet soutenu par la commune), l’autre en hiver à Narbonne (projet soutenu par les vignerons du site afin de réduire l’utilisation d’herbicides). Ils entretiennent ainsi vignoble et milieux naturels.

Un contrat Natura 2000 a été déposé par la commune de Vinassan afin de maîtriser la circulation des véhicules à moteur dans le massif et ainsi protéger cette biodiversité.

Un carnet du Parc dédié au massif a été réalisé et retrace notamment les enjeux écologiques du site.

La maison de la Clape a été réhabilité et intègre aujourd’hui les données et enjeux du document d’objectifs Natura 2000.