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Le port antique de St-Martin

Site majeur archéologique du territoire, le port antique voyait transiter tous les bateaux de commerce de la Méditerranée. Ces ruines attestent d’une activité allant du IIe siècle avant JC jusqu’au VIe siècle après JC. L’immense citerne d’eau douce, dans un état de conservation remarquable, témoigne de l’intensité du trafic portuaire de l’époque. Connaissez-vous la fonction de ces bâtiments ?

LE TÉMOIGNAGE DE CORINNE SANCHEZ , ARCHÉOLOGUE AU CNRS

corinne-sanchez port antique de St-Martin

 

RÉSUMÉ DU TÉMOIGNAGE

L’île Saint-Martin, comme son nom l’indique, était une île à l’Antiquité. Il s’agit d’un site majeur parce qu’il est situé en face de l’île Sainte-Lucie et que tous les bateaux qui arrivaient de la Méditerranée et qui rentraient dans les étangs de Narbonne passaient devant l’île de Saint-Martin.

Ce site particulier était facilement identifiable grâce à sa tour (très certainement un phare), qui permettait aux marins de se repérer à l’entrée des étangs.

Quel était le rôle de ce port antique ?

Ce site de l’île Saint-Martin était un avant-port, c’est-à-dire, un centre administratif. Il faut savoir que le système portuaire de Narbonne est complexe. Il n’existe pas un seul port mais plusieurs, où les bateaux pouvaient s’arrêter pour décharger une partie de leurs marchandises, ou au contraire, rentrer dans le système portuaire pour aller jusqu’à l’Aude et remonter jusqu’à la ville de Narbonne.

Que reste-t-il de ce port Antique de l’Ile Saint-Martin ?

Il est possible d’observer les fondations de cet établissement. Les pierres ont disparu au fil des temps car elles ont été récupérées pour d’autres constructions. Très récemment, lors des fouilles archéologiques, nous avons retrouvé un four à chaux, qui atteste de la vie de ce site.

En quoi consiste le travail de l’archéologue ?

Le travail de l’archéologue consiste à mettre en lumière des constructions passées et à rendre compte des activités qui s’y déroulaient. Par exemple, lorsqu’on nous avons découvert le site de Saint-Martin, nous nous sommes interrogés sur sa fonction. En retrouvant les « pierres en grand appareil » (pierres qui font plus d’1,20 mètres de long) du bâtiment, cela a démontré qu’il s’agissait d’un établissement public. A partir de là, l’hypothèse de l’avant-port s’est confirmée petit à petit.

S’agissait-il d’une une sorte de préfecture maritime ?

En effet, cela a fait partie des premières hypothèses. Autour de ce bâtiment central, nous avons découvert une grande cour, entourée de petites pièces avec des caves servant au stockage des marchandises. Ont également été découverts des petits éléments comme des balances en bronze, qui attestent d’une activité de contrôle des marchandises. Tous ces éléments permettent de penser que de par la position géographique du site et ce qui a été retrouvé, il s’agissait d’un système de douane dans l’Antiquité.

Narbonne était un très grand port à l’époque ?

Narbonne était l’un des plus grands ports de la Méditerranée nord occidentale, en lien avec d’autres grands ports, notamment celui de Rome. Avec ses 40 000 habitants dès l’époque romaine, c’était une ville importante, au carrefour des grandes voies de communication comme la voie Domitienne, la voie d’Aquitaine mais également le fleuve Aude. Ces voies de communication facilitaient la communication vers l’intérieur des terres.

Quelles sont les marchandises qui transitaient par Narbonne ?

Des textes antiques nous indiquent que l’étain qui venait de la Grande-Bretagne, transitait par Narbonne pour être diffusé ensuite sur l’ensemble de la Méditerranée. Passaient également par Narbonne de l’huile, du vin, des sauces de poisson ou des tissus.

Découvrez une vidéo sur Narbonne, le port antique

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