Une alternative aux pesticides : les auxiliaires naturels

Prévenir plutôt que guérir. C’est l’un des grands principes du jardin bio. Mais parfois, il faut aussi sévir. Pour lutter contre les nuisibles, on oublie trop souvent de faire appel à nos alliés naturels : ces petites bêtes qu’on appelle les « auxiliaires naturels ».

Bien sûr, il y a la coccinelle : c’est LA star incontournable du jardinage bio. Mais pas que : syrphes, perce-oreilles, hérissons, grenouilles, chauve-souris, araignées, musaraignes, vers de terre, oiseaux, et même les poules ! Les auxiliaires naturels font du bien à nos jardins mais sont malheureusement sous-utilisés contrairement aux pesticides et autres produits chimiques.

Stéphanie Dubois, responsable pédagogique de l’association Insectes et Nature, passe son temps à prendre la défense des insectes : « Les insectes, on en parle toujours pour s’en plaindre. Au jardin notamment, ils sont souvent bannis, alors que leur présence est totalement indispensable ! » Utiles pour préparer et entretenir la terre, ils interviennent aussi très efficacement contre les nuisibles qui détruisent nos plantations.

Les différents auxiliaires naturels

Il existe trois sortes d’auxiliaires :

  • Les prédateurs, qui se nourrissent des ravageurs,
  • Les pollinisateurs, qui sont indispensables à la reproduction des plantes,
  • Les décomposeurs, qui jouent un rôle essentiel dans la fertilité du sol.

En ce qui concerne les prédateurs, l’association Insectes et Nature les classe en deux catégories :

  • Les auxiliaires de nettoyage, spécialisés sur un type de proie. Les larves de coccinelle, de chrysope ou de syrphe sont très efficaces, par exemple, pour lutter contre les pucerons.
  • Les auxiliaires de protection, qui, comme les araignées, les mantes religieuses ou les sauterelles, ont un spectre beaucoup plus large. Leur avantage est qu’elles sont présentes toute l’année.

Quels auxiliaires naturels choisir ?

  • Pour les pucerons
    • Coccinelles (La larve de coccinelle peut ingurgiter 70 pucerons par jour !
    • Larves de syrphe et de chrysope
    • Perce-oreille
  • Pour les acariens
    • Chrysope
    • Coccinelle acariphage
  • Pour les taupins, chenilles, limaces, doryphores, vers blancs et gris
    • Carabes
  • Pour les aleurodes, pucerons, acariens, thrips, spylle, diverses larves
    • Punaises auxiliaires
    • Staphylin
  • Pour les escargots, limaces
    • Larve de ver luisant
  • Pour de nombreux insectes, les limaces, escargots
    • Batraciens
    • Hérisson
    • Chauves-souris
    • Oiseaux
    • Araignées, etc.

Comment utiliser ces alternatives aux pesticides ?

Se précipiter dans l’enseigne de jardinage la plus proche pour acheter des larves de coccinelles est une solution à réserver aux attaques massives de pucerons. L’idée est plutôt de penser sur le long terme et de rendre son potager accueillant.

« Le jardinier amateur peut se passer totalement de produits chimiques s’il réussit à attirer ces auxiliaires naturels, et surtout à leur donner envie de rester », explique Stéphanie Dubois.

Pour créer les meilleures conditions d’accueil, le secret, c’est de ne pas trop entretenir : laisser des espaces non cultivés et non tondus, des vieilles souches, des paillages, des amas de feuilles et autres débris végétaux. Il faut également planter des haies diversifiées et avoir des plantes fleuries tout au long de l’année.

Installez çà et là des pots de fleurs retournés remplis de paille pour les perce-oreilles, un ou deux points d’eau pour attirer grenouilles, chauve-souris et oiseaux. Si vous avez des poules, n’hésitez pas à les parquer quelques temps avant de cultiver le terrain : elles sont très efficaces contre les limaces et autres vermines.

Soyez patient et tolérant

Autre secret : la tolérance. « Quelques pucerons sur une plante ne vont pas l’empêcher de produire, et attireront les auxiliaires naturels. Il faut apprendre à tolérer quelques dégâts », explique Stéphanie Dubois.

Enfin, dernière qualité indispensable du jardinier bio : la patience. Passer d’un jardin chimique à un jardin plus naturel peut prendre un peu de temps. Ne paniquez pas si une invasion de pucerons se produit. Malgré la présence de tous vos nouveaux amis il faut laisser le temps aux coccinelles et aux autres prédateurs de se développer et à un nouvel équilibre de se créer.

Crédit photo : Vincent van Zalinge/Unsplash

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