La lutte contre l’eutrophisation

L’excès d’azote et de phosphore dans l’eau peut créer des déséquilibre comme la marais verte ou phénomène de malaïgue chez nous.

Des actions en faveur de la limitation de ces apports ont été menées ces dernières années sur le territoire du Parc, notamment dans le cadre du contrat pour les étangs du Narbonnais 2005-2009. Les stations d’épuration, identifiées au début des années 2000 comme sources principales d’apports trophiques aux étangs ont fait l’objet d’aménagements conséquents. Ceci a par exemple permis une reconquête sensible de la qualité de l’étang de Bages-Sigean vis-à-vis de l’eutrophisation.

Les derniers diagnostics de la qualité de l’eau (issus de la DCE) indiquent une bonne qualité pour les étangs de La Palme, Bages-Sigean, Gruissan et l’Ayrolle, excepté pour l’étang de Campignol qui est en état médiocre. Le problème de la gestion des apports d’eau est clairement mis en cause pour ce dernier.

Pour autant, même si la restauration globale de ces lagunes est constatée, des secteurs de bordure apparaissent dégradés. Le Parc les surveille et développe des projets visant l’amélioration de ces rejets.

Les actions relatives à l’eutrophisation

Les différents diagnostics de la qualité de l’eau, d’un point de vue écologique, mettent en évidence que la majorité de nos milieux lagunaires sont en bon voire très bon état. Cependant, certains secteurs de bordure peuvent subir des apports localisés et causer ainsi à termes des dégradations généralisées des milieux lagunaires.

Afin de rendre compte de l’évolution de ces secteurs, le Parc réalise un suivi particulier sur l’étang de Bages-Sigean et de La Palme. Initié dans le cadre du Réseau de Suivi Lagunaire, il est effectué par le Parc depuis 2007.

Ce suivi permet de :

  • estimer les flux de nutriments directement rejetés aux étangs par les stations d’épuration (sur la base des données d’autosurveillance). Cette notion de flux est essentielle dans l’appréhension du fonctionnement des milieux lagunaires mais peu employée encore.
  • suivre la végétation lagunaire. Grâce à un outil d’interprétation basé sur la quantité et la qualité de la flore lagunaire, un diagnostic de la végétation peut être établi, fournissant une indication de l’impact des tributaires et ouvrages sur les milieux lagunaires.

Ces résultats sont présentés et discutés en groupe de travail « eutrophisation », composé de l’Agence de l’Eau, la Région, le Conseil Départemental, Le Grand Narbonne, l’État, les exploitants, le Cepralmar, le SMMAR et le Parc.

Pourquoi estimer les flux de nutriments et suivre les végétaux ?

Cette action de connaissance permet d’approcher la relation entre les flux émis et l’évolution de la qualité des lagunes. Elle constitue également un outil de veille et d’alerte (en particulier en termes de grandes tendances évolutives sur les flux rejetés).

Au fil des années, le groupe de travail oriente les actions à mener sur le bassin versant afin de reconquérir la qualité de certains tributaires (restaurations d’ouvrages, de réseaux, identification de rejets, diagnostic et hiérarchisation de sources d’apport).

Les prospectives

Le suivi décrit ci-dessus est basé en partie sur les données issues des auto-surveillances des stations d’épuration. Les bases de données de ces auto-surveillance sont très riches, cela dit, même si les stations font partie des contributeurs d’apports d’azote et phosphore, ce ne sont pas les seuls. Ainsi, un bilan plus global des flux de nutriments parvenant à la lagune de Bages-Sigean sera estimé par type de source prochainement.

Ce bilan reposera notamment sur des données d’occupation du sol. Les ratios et les extrapolations permettront de donner les tendances à l’échelle de nos bassins versants.

Cette démarche de connaissance s’inscrit dans une réflexion plus large visant à terme, dans un objectif de lutte contre l’eutrophisation, à déterminer les flux maxima admissibles de nutriments (FMA) qui pourrait se traduire par « les apports qui sont acceptables par le milieu sans pour autant le dégrader».